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La « Fuzzy Democracy » constitue un système de démocratie représentative pour le 21ième siècle. En donnant aux électeurs une précision inouïe, elle n’a pas besoin de partis politiques bien qu’elle leur réserve un rôle modeste.
La « Fuzzy Democracy » s’oppose à la représentation proportionnelle, aux systèmes de deuxième choix (deuxième étape, ranger les candidats par préférence) et à la démocratie dite directe avec les referenda fréquents. La représentation proportionnelle ne fonctionne qu’avec les partis, dont les intrigues et manipulations sont à l’origine de beaucoup de nos malheurs politiques, économiques et sociales. Appartenance à un parti est obligatoire pour chaque politicien.
Souvent, quand on vote deux fois ou on range les candidats dans un ordre préféré, le vote pour le candidat de première choix est inutile. Cri de cœur, peut être, mais il ne sert point pour constituer la politique à venir.
Dans la « Fuzzy Democracy » on vote pour le meilleur candidat qu’on peut trouver dans son département, région ou même le pays entier en étant assuré que, d’une façon ou l’autre, ce choix va compter. Si on ne trouve personne dont on est convaincu c’est facile à se présenter soi-même sans avoir besoin d’appartenir à un parti politique. Il y a toujours un rôle pour les partis politiques, mais elle n’auront plus la mainmise sur la politique comme aujourd'hui.
Comment ça se fait ? Dans la « Fuzzy Democracy » pour être élu un candidat doit recevoir un nombre fixe de votes. La plupart n’atteint pas ce nombre élevé ainsi que quelques personnages très connus et populaires peuvent atteindre beaucoup plus de votes qu’il n’en faut.
Après le scrutin (un seul !) il y a un collège électoral où les candidats qui ont reçu peu de votes assignent leur contingent à des candidats qui ne sont pas trop loin du seuil pour être élus. Les candidats avec un excédent de votes peuvent eux-aussi redistribuer ce surplus.
Ce procédure n’était pas pratique au vingtième siècle : La liste de candidats aurait été trop longue pour le papier et les électeurs s’auraient égarés en cherchant leur favori.
Aujourd’hui on peut se servir d’une machine à voter électronique. On entre dans la cabine à voter et regarde l’écran. On voit plusieurs candidats de sa proximité comme aujourd’hui. Si on est content de cette sélection, on vote pour le candidat de son choix. Si on n’est pas content de la sélection on tape pour trouver les candidats plus loin, dans son département ou région. Evidemment on aurait bien réfléchi auparavant : on sait déjà celui qu’on veut voter. En principe, il y aura la possibilité de présenter, par exemple sur un troisième écran, tous les candidats du pays. On pourrait aussi simplement taper le nom du candidat choisi : on regarde l’écran pour constater qu’on a trouver le bon Monsieur ou Madame « Dupont » et confirme son choix. Un pays peut même installer les imprimeurs dans la cabine à voter : on fait imprimer, regarde le bulletin de vote, on le plie et on le place dans l’urne. Le compte se fait en scannant les bulletins à papier et aussi par voie électronique. Transparence et traçabilité parfaites.
C’est cher ? Pas si cher que les gaspillages qui suivent les mauvaises décisions prises souvent autocratiquement et en méfiance de la raison collective, c’est à dire la raison collective que peut atteindre une démocratie profonde.
Il y a un deuxième élément à la « Fuzzy Democracy ».
Actuellement on est contraint de voter pour un seule parti ou candidat pour l’ensemble des questions politiques : les finances (impôts et dépenses), affaires étrangères et militaires, l’éducation, santé, justice et police, infrastructure (construction et maintien de routes, chemins-de-fer, réseau internet, production d’électricité etc.) et même les problèmes dits éthiques.
Le propos de la « Fuzzy Democracy » est d’établir les assemblés ou parlements qu’on vote séparément pour traiter de ces thèmes, qui n’ont rien ou très peu de faire l’un à l’autre. On peut faire un début avec un parlement pour toutes les questions « éthiques », qui sont nombreux. Il s’agit des controverses autour du début et de la fin de la vie (avortement, mères porteuses, euthanasie etc.), l’usage des technologies génétiques, les drogues de loisir (cannabis etc.), la prostitution, le traitement des animaux, les droits de l’enfant et les responsabilités des parents, et ainsi de suite. Selon ses convictions on peut voter un prêtre, un humaniste, un médecin, un philosophe...
Là où en France le Président Macron invite les « gilets jaunes » et des autres à discuter l’avenir du pays, la « Fuzzy Democracy » présente une possibilité innovative de filtrer les idées et les convictions sans avoir recours à un parti politique (avec tous leurs encombrements) ou de vouloir créer un nouveau. En effet, la formation d’un nouveau parti, qu’il soit de gauche, du centre ou de la droite, n’est pas la solution : au contraire.